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Après le déluge, préparons le retour du printemps
Hier, à 20h, quelques personnes se sont retrouvées place saint sauveur à l'appel des signataires du premier tour social. Entre 20h et 22h, entre 50 et 100 personnes sont restées ou passées sur la place. L'ambiance était morose, et bien que nous n'ayons pas été aussi nombreux et nombreuses qu'espéré,ce rendez-vous a permis à des personnes de ne pas être seules ce soir là, de croiser du monde, de se sourire et de se parler.

Nous n'avons pu mettre en place de discussion ouverte comme nous le souhaitions initialement. Ce n'était d'ailleurs pas par défaut d'organisation mais par défaut d'envie. Se retrouver suffisait à la situation faut-il croire, bien que quelques camarades auraient voulu partir en manifestation, freinés par le manque d'individus.

Nous avons réussi à nous parler collectivement pendant 10 minutes, histoire de faire le point sur les envies. Et il y en a : celle de ne pas laisser le premier mai à la campagne, mais lui redonner sa couleur de premier mai social. Ne pas tomber dans les errements du voter ou ne pas voter, pince à linge; ouabstention, mais laisser le jeu électoral - qui consiste à individualiser la politique - à la liberté de chacun d'y participer ou non. Plutôt, nous préférerions penser dès maintenant les luttes collectives qui seront les nôtres.

Le prochain rendez-vous donné suite à ce premier rassemblement sera place saint sauveur, mercredi 26 avril à 19h pour un apéro discussion. Nous invitons toutes les organisations syndicales de lutte, les collectifs et assemblées à relayer cette fête. Ce sera le moyen de se retrouver pour préparer le premier mai, de nouer des complicités nouvelles et d'en raviver d'anciennes. Après le déluge, il nous faut faire revenir le printemps.

Car il ne faut pas se tromper. Ce n'est pas une nouvelle séquence politique qui nous attend. C'est un continuation logique. Les lois libérales du candidat Ni Dieu, ni programme attaqueront le code du travail et précariserons toujours davantage les exploité-e-s, le renforcement de la répression de la candidate du fascisme en culotte de velours continuera logiquement l'expansion des droits de tuer et de mutiler des policiers dans les quartiers populaires et les mouvements sociaux.

Et ce matin, déjà, les jeunes camarades du lycée Rostand ont tenté de bloquer leur lycée pour lancer la mobilisation. Un camarade lycéen est au dernière nouvelle encore au poste, désigné par JF Papineau lors de l'intervention brutale de policiers.

Aujourd'hui il est devenu normal; de voir la police régler la contestation lycéenne. L'extrême droite et son score ne sont pas une surprise, mais la conséquence d'une extrême droitisation culturelle où l'on ne s'indigne plus de voir des policiers franchir le seuil d'un local syndical ou de voir des lycéen-ne-s ou étudiant-e-s dégagé-e-s par la force même dans les bastions de la gauche.

Plus que jamais, l'époque est aux acharné-e-s. A nous, la rue, de préparer les combats à venir. A nous, syndiqué-e-s et non syndiqué-e-s, travailleur-se-s et chomeur-se-s, assemblées et collectifs, zadistes et syndicalistes, précaires et étranger-e-s, autonomes et militant-e-s, de nous retrouver dans les métropoles et de changer la perspective.

Nous n'attendrons pas la prochaine réforme pour agir. Car nous nous devons, à nouveau, d'affirmer. Et nous commencerons par affirmer ce qui fut vrai pour longtemps : La nécessité de coordonner les efforts visant l'accroissement du mieux-être des exploité-e-s par la réalisation d'améliorations immédiates, mais également la préparation;de l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste;.

Plus que jamais, l'époque est aux acharné-e-s. Ni peste, ni choléra, c'est la rue qui gagnera.

Rendez-vous mercredi 26 avril à 20h place saint sauveur pour un apéro-discussion afin de préparer le 1er mai social.

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