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Migrants : la triste réalité d'une politique d'État inhumaine
L'intervention du préfet hier dans la presse a pour but de désamorcer la mobilisation citoyenne grandissante contre la politique du gouvernement, en faisant des associations la cause des malheurs des migrants

L'action « exemplaire » de l'Etat permet, dit-il, d'héberger (sur Caen ? le Calvados?) 1500 personnes par nuit. Qui et où sont ces personnes ? Les 500 personnes hébergées dans des hôtels, les personnes hébergées en surnombre dans les établissements sont elles comptabilisées ?

Si le nombre de places d'hébergement est suffisant …

Pourquoi le 115 ne peut-il répondre à toutes les demandes d'hébergement ? Pourquoi des personnes dans la rue ? Pourquoi des accueils chez des particuliers ? Pourquoi les squats (des centaines de personnes) jugés par le préfet dangereux voire insalubres : en réalité ils suppléent les carences de l'état. Il en est de même de l'hébergement citoyen. Pour mettre fin à ces situations qui « agacent » le préfet, qu'il finance des structures et des emplois en nombre suffisant.

Comment peut-on se glorifier d'avoir obtenu du gouvernement britannique une partie de 2,5 millions supplémentaires - affectés à renforcer les dispositifs de sécurité et de contrôle à Ouistreham - quand on ne peut donner un toit à celles et ceux, migrants ou non, qui sont à la rue.

Le préfet avoue par ses prises de positions que la fermeté( le bâton) est la principale composante de la politique gouvernementale . Il trouve indignes les reproches faits aux forces de l'ordre, pourquoi ne poursuit-il pas une radio qui a rendu compte de gazage ?

Pour la Ligue des droits de l'Homme le plus grave dans cette opération de propagande préfectorale, c'est la condamnation des actions citoyennes et associatives, source de tous les maux. Les migrants se méfient de la « pédagogie » des services de l'État : ce n'est pas qu'ils soient découragés par les associations mais parce qu'ils craignent le tri dans les centres, la rétention, les expulsions !

Les citoyennes et les citoyens, qui veulent faire appliquer les droits humains, assurer le respect des engagements internationaux de la France, sont traité(e)s comme des adversaires et caricaturé(e)s. Le serviteur de l'État n'a pas à juger les actions citoyennes, c'est de la compétence du débat public.

Pour la LDH, la politique du gouvernement est une honte au pays des droits de l'homme, illégale au regard des conventions internationales.

Les actions de solidarité citoyennes vis à vis des migrants sont une nécessité humaine ( assistance à personne en danger) et démocratique ( mise en cause des droits de tous).


Caen le 19 janvier 2017

Ligue des droits de l'homme, sections de Caen et d'Hérouville
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