Manifestation contre la loi travail le 31 mars 2016

Il est près de 10h quand déjà plusieurs centaines d'étudiants et de lycéens se rassemblement autour du Phénix du campus 1. Un gros quart d'heure c'est entre 500 et 800 personnes qui descendent du Gaillon pour rejoindre le point de départ de la manifestation intersyndicale. Place Saint-Pierre, la foule des grands jours est bel et bien présente, un peu plus de 3 000 personnes selon un premier décompte de la préfecture. 10h40, les étudiants décident de se placer en tête de cortège en lieu et place de la banderole intersyndicale non sans palabres. Quelques minutes après, le cortège s'ébranle en direction de la rue Saint-Jean. Au bout de celle-ci, la police a établi des cordons sur les ponts pour empêcher d'éventuels manifestants de se diriger vers la gare. Le cortège passe sans aucun souci près des forces de l'ordre bien que ces dernières se fassent parfois copieusement invectiver.
La tête de cortège remonte tranquillement le quai Vendeuvre alors que sa queue est toujours rue Saint-Jean. On peut alors estimer à 10 000 le nombre maximum de manifestants ayant participé.

Il est près de 12h30 quand les premiers manifestants arrivent place de la République ; de son côté le dispositif policier a été redéployé devant la préfecture et rue Saint-Laurent. Le cortège contourne la Poste par la rue Georges-Lebret et vient se placer devant la préfecture par la place Gambetta. Les organisations syndicales amènent leur sono au niveau de la rue Daniel-Huet et saluent la mobilisation massive (10 à 15 000 personnes). Elles annoncent que d'autres mobilisations sont prévues dans les semaines à venir. Après ces discours, un appel est fait à la dispersion de la manifestation ; il est alors 13h.

De son côté, l'ag de luttes vend des sandwichs à prix libre pour financer. Puis, plusieurs personnes appellent à se regrouper afin d'organiser une seconde manifestation. Pas loin de 800/900 personnes suivent (étudiants/lycéens/salariés) ce cortège improvisé qui remonte le boulevard Maréchal-Leclerc puis prend la direction de l'Université via la place Bouchard. Arrivée dans le bas du Gaillon, la manifestation se sépare en deux cortèges : l'un remonte le Gaillon, l'autre emprunte la rue Bosnières. Le second cortège a rapidement la police en ligne de mire en haut de l'avenue de Creully (intersection avec la rue François-Marescot). Le cortège dévie vers la rue des Jardins pour se diriger vers la vallée du même nom. De son côté, le premier cortège bifurque par la rue du Magasin-à-Poudre qu'il remonte jusqu'à l'avenue de Courseulles. Au niveau de la rue des Sablons, les manifestants peuvent voir une équipe de la BAC s'équiper en casques et tonfas. Au final les deux cortèges se rejoignent dans la Vallée des Jardins à quelques mètres du périphérique nord. Déjà au loin, les manifestants peuvent entendre les sirènes de la police qui fonce sur le boulevard. Les premiers manifestants tentent de grimper le talus situé entre la sortie vallée des Jardins et CHU mais ils sont rapidement repoussés par la police à l'aide de grenades lacrymogènes. Un deuxième groupe tente de monter plus en amont de la sortie Vallée des Jardins mais se fait aussi repousser. La BAC qui suivait les cortèges entre en action et procède déjà à au moins une interpellation. Quelques manifestants sont secourus par des infirmiers de fortune après les multiples jets de gaz lacrymogène.

A 13h45, les manifestants arrivent à se regrouper boulevard Jean-Moulin tandis que la police forme une ligne sur les deux voies du boulevard, bloquant l'accès au périphérique au niveau de l'échangeur de la Vallée des Jardins. La tension est encore palpable surtout que la BAC contourne la résidence à la gauche des manifestants dans le but de procéder à de nouvelles interpellations. Les manifestants restent vigilants et décident de repartir vers le boulevard Richemond. De son côté la ligne de policiers avance en direction des manifestants et à 14h lance une charge avec de la lacrymo. Cette charge crée un mouvement de panique au sein des manifestants dont certains se retrouvent nez à nez avec des automobilistes car la circulation n'avait pas été entièrement coupée. Après quelques minutes de flottement, les manifestants descendent l'avenue de Creully, le tout sous étroite surveillance de la BAC (devant et derrière), le cortège remonte ensuite vers le campus 1 par la rue Bosnières et le Gaillon.

Au final, la préfecture annonce 5 interpellations.

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