Occupation de la direction du travail le 12 mai 2016
Après la manifestation du matin, lycéens, étudiants, précaires et intermittents se sont donnés rdv en amphi Tocqueville pour une action. Par petits groupes et par différents moyens de transport (voiture, bus, tramway, vélo et marche), les manifestants se sont retrouvés au siège de la DIRECCTE (direction du travail) au terminus du tramway à Hérouville Saint-Clair sur les coups de 15h30. Les premiers manifestants sont entrés et ont bloqués les portes afin de laisser rentrer les autres. Le mobilier qui se trouvait dans le hall d'accueil est sorti dehors. Des manifestants distribuent des tracts aux passants pour expliquer leur geste tandis que d'autres collent des affiches sur les fenêtres de la DIRECCTE. Le tout se fait dans une bonne humeur, le ton est courtois avec les agents de la DIRECCTE.
A 16h, une voiture du RT (ex-RG) arrive bientôt suivie par trois véhicules de la BAC qui se garent non loin de l'arrêt de tram. Moins de 10 minutes plus tard, la section d'intervention débarque en trombe, la BAC arrive équipée et commence à bloquer les sorties de secours du bâtiment. A l'intérieur, les manifestants se regroupent. Mais pas assez rapidement car la section d'intervention entre dans le bâtiment sans sommation, distribuant quelques coups de matraques et allant même jusqu'à bousculer des agents de la DIRECCTE qui tentaient de calmer le jeu. Une bonne partie des manifestants a réussi à s'échapper par l'arrière du bâtiment mais ceux restaient près de l'entrée sont encerclés par la police. D'autres qui avaient tenté de sortir par les côtés sont cueillis par la BAC, parfois pointés par un flashball. On compte déjà plusieurs interpellés. Les derniers manifestants subissent un contrôle d'identité avant d'être emmené par groupe de deux dans des véhicules de police au commissariat central. Plusieurs témoins ont fait état d'utilisation de gel lacrymogène à l'intérieur même du bâtiment. A 16h50, la police quitte les lieux...mais revient quelques minutes car des personnes qui étaient cachées sortent peu à peu et sont littéralement poursuivies dans les rues d'Hérouville par la police; une véritable chasse à l'homme.
On compte environ 18 interpellations lors de cette opération.
Jeudi 12 Mai la décision est prise d'aller occuper pacifiquement la DIRECCTE d'Hérouville st Clair. Nous arrivons sur place vers 15h.
S'en suit les faits déjà décrits depuis 3 jours. Je suis interpellé comme 24 autres personnes ce jour-là.
À mon arrivée au commissariat, je donne des numéros à un policier qui préviendra mes proches et également un autre numéro à destination de mon entreprise car je travaillais ce soir même à 23h00.
Je suis placé dans une cellule pour deux personnes maximum, nous serons 8 dedans à se partager 2 matelas. Heureusement le moral reste bon (malgré les insultes et humiliations que nous subissons de la part des policiers, bref...) grâce aux camarades a l'extérieur qui nous ont soutenus toute la nuit (un grand merci à eux) et grâce évidemment aux 7 autres personnes en cellule avec moi.
Durant la fin d'après-midi un policier vient nous informer que nos proches (et mon entreprises) ont été prévenus de notre mise en GAV.
Grand soulagement pour les autres et moi-même !
Je suis auditionné vendredi a 9h30, lorsque le policier lit les faits qui me sont reprochés "Tentative de vol de mobilier en groupe" il se met à rire spontanément avec mon avocat... Preuve du ridicule de la situation.
J'arrive à rentrer chez moi vers 14h où j'apprends à ma grande surprise que mon entreprise n'a pas été prévenue de ma GAV !
J'appelle immédiatement mon employeur mais rien n'y fait, je suis prié de ne plus me rendre au travail, mon patron étant très énervé que je n'ai pas prévenu de mon absence.
Je suis donc à ce jour viré !
Edit : il s'agissait d'un contrat d'intérim
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