Expulsion du squat de la Charité le 24 octobre 2018

Prévenus à l'avance de l'expulsion du squat de la Charité, les militants et soutiens ont pu s'organiser tôt le matin dans l'attente de l'arrivée des forces de l'ordre. Le RDV est fixé à 5h45 pour les plus courageux. C'est peu après 8h30 que la police débarque en force : une compagnie de CRS venue du Mans renforce la section d'intervention soit près d'une centaine de policiers ! Rapidement le boulevard de la Charité est coupé à la circulation tandis que les policiers prennent possession des rue adjacentes du squat. Les soutiens s'organisent et quelques militants montent sur le toit du bâtiment pour retarder au maximum l'expulsion. Les policiers commencent par mettre à l'écart de l'endroit tous ceux qui pourraient les gêner dans leur intervention : habitants du quartier, soutiens et ..presse. Puis des colonnes de CRS prennent la direction du squat et entrent dans le bâtiment (qui appartient à la mairie) et font évacuer les résidents présents (pas loin d'une cinquantaine dont des familles), chaque résident est fouillé par la police. Sur le toit, les militants sont décidés à rester mais au bout de 45 minutes, ils consentent à descendre et le squat est entièrement aux mains de la police. Les résidents et soutiens sont repoussés au bout de la rue du Père Joseph-Wresinski derrière un barrage de CRS. Certaines familles sont prises en charge par la préfecture ("Si nous intervenons, c’est parce que ces gens vivent dans des conditions extrêmement dangereuses") et transférées dans des hôtels de Caen ou Bayeux mais beaucoup d'hommes sont désormais à la rue. Quelques uns sont redirigés vers les autres squats de l'agglomération par les militants de l'AG contre toutes les expulsions.

Les quelques personnes dont le sort n'est pas réglé par la préfecture restent sur place avec l'aide des soutiens. Le petit groupe change de lieu et passe par la rue Saint-Vincent de Paul pour se rapprocher du squat. Elles sont arrêtées par un petit groupe de CRS très vite renforcé par d'autres. Quelques militants se jouent de la police avec la complicité des habitants du quartier en passant par les jardins privatifs des résidences. Puis le dispositif policer se retire jusqu'à l'entrée de la rue Saint-Vincent de Paul juste en face de l'entrée du squat. A cet endroit, militants de l'AG et services préfectoraux échangent sur les possibilités d'hébergement des dernières personnes isolées. Certains sont autorisées par la police à retourner dans le squat chercher leurs effets personnels et autres médicaments. A 11h30, les CRS commencent à replier bagages et il ne reste plus que la police caennaise stationnée devant l'entrée du bâtiment qui est désormais vidé de tous ses meubles par du personnel municipal. Les derniers soutiens quittent aussi les lieux pour se rendre au Marais faire le point sur la situation.

Ayant eu vent d'une sauterie à la mairie pour le lancement de Nördik Impakt avec la présence du maire, des présidents des conseils régional et départemental, un rassemblement est appelé à 18h devant le bâtiment. C'est pas loin d'une cinquantaine de personnes qui y répondent. Après l'arrivée tardive d'un tract tiré pour l'occasion, les manifestants se rendent devant l'entrée de la mairie qui a été fermée pour l'occasion. Après avoir crié quelques slogans, les manifestants tentent d'approcher au plus près la salle où se déroule la sauterie. Ils prennent la direction du parking de la police municipale pour tenter d'arriver dans la cour intérieure mais toutes les grilles sont fermées et des policiers municipaux sont postés derrière. Des éclaireurs sont alors envoyés derrière la mairie pour voir si l'accès y est possible. Ils n'y trouvent qu'une grille fermée et plusieurs véhicules de police nationale. Le groupe principal reste devant l'entrée sur l'esplanade en faisant du bruit. Puis, subitement, vers 19h, les voitures de la police nationale arrivent en trombe avec sirène et gyrophare sur l'esplanade et viennent se garer le long du bâtiment. Les quelques policiers en descendent et viennent se positionner sur les marches de l'entrée sous les invectives des manifestants. Le petit groupe qui était resté derrière la mairie rejoint les autres manifestants. Le face à face avec la police se poursuit jusqu'à 20h jusqu'aux départs des derniers manifestants.



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