Poitiers, de quelle violence parle-t-on ?

Environ 250 personnes s'étaient réunies le 10 octobre 2009 à l'occasion d'un transfert de prisonniers dans la nouvelle prison de Vivonnes (Poitiers). Suite à cette manifestation anti-carcérale, la destruction d'une rue commerçante de Poitiers a fait grand bruit et l'Etat s'est indigné devant cette violence "organisée" par des groupuscules de "l'ultra-gauche". On parle toujours des destructions matérielles mais jamais des vies détruites. L'Etat et la population semblent outrés par la casse, mais qui s'étonne des vies brisées par le capitalisme ? Ceux qui manifestaient à Poitiers le faisaient contre le principe de l'emprisonnement et con caractère destructeur (humiliations, violences, suicides...) On pleure sur les bris de vitrines mais on ne voit même plus la misère que nous vivons ou croisons pourtant tous les jours. Que représente le remplacement d'une vitrine pour une entreprise à côté de la perte d'un salaire dans la vie d'un smicard ? L'Etat et ses défenseurs incitent, à travers un étalage médiatique, à être choqués par quelques dommages matériels tandis qu'ils dissimulent les attaques sociales qu'ils organisent constamment. Les manifestants ont essentiellement vandalisé des enseignes d'entreprises qui nous les brisent tous les jours, comme celle de bouygues qui construit des prisons. Ne nous méprenons pas, la plus grande des violences, l'Etat et les capitalistes nous la font subir au quotidien.
Par cette manifestation, des gens ont décidé de ne pas laisser le monopole de la violence à l'Etat, qui a pourtant bien pris l'habitude de l'utiliser en toute légalité. Les gouvernements ont bien compris que toutes les potentialités de l'appareil politico-médicatico-répressif et ils l'utilisent sans retenue. Les seules contestations acceptées devraient-elles être autorisées et contrôlées ? Cette manoeuvre relayée avec enthousiasme par les médias vise à faire peur, pour diaboliser des contestations légitimes. Le discours utilisé ne vise qu'à nous diviser, encore et encore, comme on l'on est déjà trop. S'il y a eu de la violence à Poitiers, elle était dirigé vers ceux qui nous exploitent, bien que ceux-ci tentent de la vider de tout contenu politique. En réalité, l'Etat a peur de la contagion de ces pratiques. Ils veulent criminaliser les luttes pour museler ceux et celles qui rêvent d'un monde meilleur. Organisons la riposte !

Ce texte vaut-il la peine d'être signé ? L'utilisation d'un nom accrocheur, humoristique ou avec quelconque signification, qu'il représente un individu ou un collectif, formel ou informel, pourrait être utilisé à des fins politiques par ceux qui visent à stigmatiser les luttes. Je suis lui, tu es nous, la grand-mère ouvrière, mon père au foyer, son fils taulard, ta soeur étudiante, ton voisin clandestin, nos amis chômeurs, nous la rue, le pavé dans la vitrine...
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